Tous les décès provoquent des bouleversements, peu importe la personne qui nous quitte. Le départ de Jeannette Siméon-Robertson survenu le 24 août dernier à l’âge de 71 ans en a cependant surpris plus d’un et pour cause : Jeannette Siméon-Robertson était l’âme de sa famille, de son entourage, de sa communauté. C’est toute une Nation qui pleurait son départ lors de ses funérailles le 29 août 2024.
Sa nièce Johanne Robertson et son petit-cousin, l’auteur Michel Jean ont tenu à lui rendre hommage en rappelant qui elle était. « Tante Jeannette, c’était l’incarnation de la culture Ilnu, la langue, les valeurs, la tradition. Elle apportait à mon éducation ce gros morceau de ma vie qui me manquait. » a confié sa nièce. « Tu nous laisses avec ce désir de suivre tes pas comme un modèle de détermination, de courage, de conviction et de résilience. »
Jeannette Siméon Robertson ne l’a pas eu facile. Michel Jean raconte : « Elle avait le courage d’affronter les épreuves, et Dieu en a placé beaucoup sur son chemin. Elle a perdu son fils Peter, France sa fille chérie, elle a vu son amoureux affaibli par la maladie. Elle a elle-même combattu un cancer pernicieux. On l’a vue inquiète, apeurée… Mais chaque fois, on l’a vue aussi réfléchir, consulter, prier, puis se relever et avancer. »
Malgré toutes ces épreuves, Jeannette Siméon-Robertson n’a cessé de prodiguer ses conseils, ses valeurs, sans crainte et sans détour. Son amour pour sa communauté et sa foi inébranlable ont fait d’elle, l’amie de toutes et de tous. Lors du décès prématuré de sa fille bien-aimée, France, elle a déclaré haut et fort : « Oh Dieu! Tu m’as tout enlevé. Tu m’as enlevé tous ceux que j’aimais. Ils m’étaient prêtés. Sache que même si tu me tuerais, je croirai encore en toi. Tu m’as tout enlevé, mais tu n’enlèveras pas ma foi. »
Et comme elle aimait chanter le nelueun et rendre des hommages. C’est elle qui, au décès du père Jean-Claude Pelletier (qui fut curé de la paroisse de Mashteuiatsh durant plus de 25 ans), a tenu à lui chanter son appréciation, à lui rappeler son passage remarqué. Elle est allée jusqu’à la canonisation de Kateri Tekakwitha à Rome en 2012, portée par la foi qui l’a constamment suivie.
« Chaque personne ici a une histoire de Jeannette. C’est le livre qu’elle a écrit avec ses yeux rieurs et sa voix douce dans nos cœurs. Tshinihkumitin Shanet! » a conclu Michel Jean.