Le 3 février dernier, le Musée amérindien de Mashteuiatsh procédait au lancement d’une nouvelle exposition temporaire intitulée OTANISA – Un patrimoine familial mère-fille, réunissant trois générations autour de la création. Kokom Germaine Dubé-Courtois, artisane atikamekw, Amélie Courtois, artiste ilnu et atikamekw, Océane et Maya Boivin, artistes de la relève, ilnu et atikamekw, toutes de la même famille, se sont servies des médiums de l’artisanat, de l’art numérique en passant par la sculpture pour exposer leurs talents.

Durant toute la préparation de cette exposition, les exposantes ont pu profiter de formations et de rencontres avec des artistes pour nourrir leur création et approfondir leurs techniques. Inspirées par leurs histoires et leurs souvenirs familiaux, OTANISA est le résultat d’un processus de savoir-faire transmis de génération en génération.

La seule histoire de Kokom Germaine a de quoi inspirer plus d’une génération. La grand-mère (maintenant arrière-grand-mère) raconte avec émoi son douloureux passage au pensionnat indien de Mashteuiatsh, loin des siens, dès sa plus tendre enfance. Amélie Courtois raconte que Kokom Germaine se souvient de ces tristes événements qu’elle ne comprenait pas trop. Que son père lui disait « si tu t’ennuies, regarde la lune; tu y verras des visages qui sourient ». Ainsi, dans toute sa tristesse, elle s’arrêtait pour regarder la lune comme le disait son père. Plus tard, elle transforma cette expérience en art, en artisanat, en partageant ses enseignements à ses filles, puis à ses petits-enfants.

Aujourd’hui, Kokom Germaine est une aînée très aimée et respectée dans la communauté de Mashteuiatsh. Son passage au pensionnat indien n’aura pas été seulement triste, puisqu’à Mashteuiatsh, elle rencontrera plus tard celui qui deviendra son mari, Lawrence Courtois, fils de Charles Courtois, un artiste sculpteur qui a également fait sa marque à Mashteuiatsh par ses nombreuses réalisations.

Mentionnons que cette exposition s’inscrit dans le cadre d’un partenariat intervenu entre le Musée amérindien de Mashteuiatsh et Kamishkak’Arts pour soutenir le développement professionnel des artistes de la communauté qui ont pris part à cette exposition réalisée notamment grâce au soutien du Conseil des Arts du Canada.

Une exposition qu’il faut voir et qui est en place jusqu’au 16 avril 2022.