C’est sous l’initiative de Kamishkak’Arts que le festival a pu être présenté cette année et c’est dans les locaux du 55 rue Mahikan à Mashteuiatsh que se tenaient la plupart des activités en lien avec les contes et les légendes, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Nous avons pu y entendre des artistes établis ou d’autres en voie de l’être, des aînés, des duos d’artistes, etc. Avec un accès gratuit pour toute la durée du festival, la participation a été particulièrement importante tout au long des deux semaines.

Monique Verreault devant des étudiants

Le samedi 28 octobre, un autobus avec des étudiants du Cégep de Jonquière s’est présenté au festival. C’est Monique Verreault qui les a accueillis sous la tente pour raconter quelques passages de sa vie en territoire avec ses parents et grands-parents. Sur un tapis de sapin, tous étaient assis pour entente les propos de Monique qui rappelait, du même coup, quelques mots et expressions en nehlueun. Les étudiants ont dû être séparés en petits groupes et c’est à quelques reprises que Monique Verreault a pu transmettre ses connaissances et témoignages.

C’était l’occasion pour elle de partager ses souvenirs personnels quand elle se retrouvait le long de la Mistassini avec ses frères et soeurs, lieu où elle aime encore à se retrouver le plus souvent possible, entre autres avec sa mère, Bernadette Raphaël, qui s’y plait tout autant. Elle a également parlé des souvenirs qu’elle gardait précieusement de son père et de son grand-père qui ne sont plus de ce monde, mais qui ont été de véritables modèles pour Monique. À plusieurs reprises dans sa vie, le séjour aux bleuets en était un qu’elle affectionnait particulièrement.

Un beau dimanche

Lors du dernier dimanche du festival, celui du 5 novembre 2023, une dynamique s’est installée alors que les participants ont pu improviser sous la forme de rencontres contées en toute simplicité. Le ton a d’abord été donné par Alice Germain qui y est allé d’une croyance expliquant les origines du feu chez les Atikamekw. Ce fut suffisant pour « allumer » les quelques participants qui prenaient part à la discussion. À tour de rôle, les Patrick Courtois, Marco Collin, Gilbert Courtois, Rachelle Siméon ont pris la parole, racontant de courts faits qui auraient été vécus par des Pekuakamiulnuatsh, principalement en territoire.

Et pour soutenir les propos, Jeannette Siméon et sa sœur Rachelle avaient préparé une délicieuse soupe au castor que les participants ont savourée, avant de se retirer pour préparer des fendues au raisin qu’elles ont partagées avec l’ensemble des personnes présentes, avec de l’incontournable mélasse qui les accompagne.

Les échanges se sont poursuivis en après-midi, permettant à plusieurs conteurs de se souvenir de quelques croyances liées à la culture des Pekuakamiulnuatsh rappelant à quel point la mémoire du peuple est fragile et soulevant l’inquiétude d’une transmission de connaissance plutôt déficiente pour nos jeunes. Les aînés nous quittent l’un après l’autre et la tradition orale se transmet difficilement, peut-on entendre.

Rappel des origines du festival

Porté initialement par la Fondation Diane Robertson, le Festival de contes et légendes Atalukan a été créé par Sonia Robertson et André Lemelin pour partager la richesse de l’imaginaire culturel des Ilnuatsh et des autres Nations autochtones. Le festival est l’occasion de s’approprier l’esprit des mots qui parcourent depuis des temps immémoriaux le territoire qui les a vus naître. Bien qu’autochtone, ce festival est une fenêtre pour toutes les personnes désirant partager la culture orale d’un même territoire, tant traditionnelle que contemporaine, dans un esprit d’échanges et de fraternité.

Le festival de contes et légendes Atalukan s’est complété le jeudi 9 novembre au Vieux Couvent de Saint-Prime avec le spectacle de Jocelyn Sioui, offrant un nouveau conte intitulé « Frétillant et agile ».

La principale responsable de la tenue du festival, Julie Gagnon-Bond, s’est dit particulièrement satisfaite de la participation des gens d’ici, ce qui est de très bon augure pour la présentation d’une autre édition en 2024.

Rappelons en terminant que la présentation du Festival de contes et légendes Atalukan a été rendue possible grâce à la participation financière de Patrimoine Canada.