Les fouilles ont débuté au début du mois de juillet 2020 et sont dirigées par l’archéologue Noémie Plourde du laboratoire d’archéologie de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle s’est dite très enthousiaste devant le potentiel qu’offre le site de Mashteuiatsh. On se souviendra, en effet, que de multiples objets avaient été trouvés lors des fouilles de 2017, dont une hache de plus de 5 000 ans, confirmant l’énorme potentiel du site DdFb-18. Ces fouilles s’inscrivent dans un projet de recherche d’envergure divisé en trois volets, soient les fouilles archéologiques proprement dites, la recherche et la documentation liées à ces fouilles, de même que la diffusion et l’interprétation des résultats.

Même si le projet de 2017 s’avérait très prometteur, aucune fouille n’a été faite en 2018 et 2019, faute de moyens. « Pour faire des fouilles, ça prend des subventions, sur la base de bons projets; c’est le projet de la Société d’histoire et d’archéologie qui a été accepté cette année et qui nous permet de faire des fouilles » raconte l’archéologue en chef, Noémie Plourde. « Le projet permet aussi d’assurer une formation notamment pour les gens de Mashteuiatsh et la préparation d’un laboratoire local d’archéologie à l’intérieur même des murs du Musée amérindien » ajoute la responsable du projet.

« En 2017, on avait été étonné par la quantité et la qualité des objets trouvés sur le site en l’espace d’un mois et une semaine. Nous n’avions cependant pas eu le temps de terminer le niveau de 450 à 1500 ans (sylvicole supérieur), puisque pour terminer ce niveau, il fallait atteindre le niveau inférieur, sois sous une couche stérile (sans aucun objet répertorié) d’environ 25 à 30 centimètres. Ce n’est qu’après cette couche que le site révélerait son véritable potentiel, soit des objets encore plus anciens et surtout l’utilisation de matériaux différents. » Noémie Plourde raconte également qu’il aura fallu tout arrêter en 2017 avant de fermer le site avec une structure de bois, histoire de bien le protéger. « Cette année, on va donc agrandir la zone de fouilles pour terminer ce niveau du sylvicole supérieur. Les prochaines semaines risquent donc d’être très excitantes, puisque nous allons nous approcher d’occupations encore plus anciennes. Je m’attends à ce que nous trouvions de multiples petites occupations à la grandeur du site et j’espère que tout est intact. Dans la tranchée, nous avons observé plusieurs occupations subséquentes et nous allons tenter d’en savoir davantage. »

Depuis la création du réservoir actuel qui définit aujourd’hui le contour du Pekuakami, on peut imaginer que la pointe de Mashteuiatsh était, avant 1926, beaucoup plus avancée dans le lac, ce qui signifie que le site actuellement fouillé était assez reculé dans les terres par rapport aux rives du lac. L’archéologue confirme qu’en effet, le site était plus reculé et cela pourrait s’expliquer par la présence de vents dominants, par exemple, ou peut-être un site plus grand qu’on pourrait le croire à première vue.

Le site de fouille de Mashteuiatsh est le seul site en opération dans la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean cet été. L’équipe composée de Virginie Boissonneault, Isabelle Veillette, Véronique Dugay, Loup-Yann Ferré, Bianca Launière, Martin Mustaikis, Patrice Laforge, Marc-André Béchard, Jany-Claude Bouchard et Hélène Delaunière, sous la direction de Noémie Plourde, est très dynamique et excitée de débuter les fouilles.

L’information

La population est invitée à suivre le déroulement des fouilles archéologiques sur le site internet cultureilnu.ca et sur notre page Facebook. Plusieurs capsules seront également produites durant la période de l’été.

La recherche et la diffusion des résultats

Tel que mentionné précédemment et dès cet automne, un laboratoire d’archéologie sera aménagé au Musée grâce à la collaboration du Laboratoire en archéologie de l’UQAC. Ce laboratoire permettra de documenter les pièces trouvées lors des fouilles pour pouvoir ensuite constituer une collection archéologique qui sera conservée au Musée amérindien. En parallèle, plusieurs activités muséales et éducatives seront conçues pour permettre aux visiteurs et la population d’en apprendre davantage sur le domaine de l’archéologie.