Jonathan Launière, guide responsable du recrutement des guide de la Traversée internationale du lac Saint-Jean

Lors de la tenue de la 70e édition de la Traversée internationale du lac Saint-Jean en juillet dernier, sur les 16 nageurs qui ont complété l’épreuve de 32 km reliant Péribonka à Roberval, 12 ont été accompagnés par des guides de Mashteuiatsh. Cela donne une bonne idée de l’indispensable contribution des guides autochtones dans cette épreuve haute en couleurs.

« En fait, tous les guides sont importants », mentionne Jonathan Launière, responsable du recrutement des guides et lui-même guide d’expérience. « Peu importe l’origine des guides, leur rôle est indispensable dans cette épreuve, et depuis les débuts de cette compétition, les guides autochtones ont toujours été présents », ajoute celui qui accompagnait le nageur gagnant de la 69e Traversée en 2023 (Francesco Ghettini de l’Italie) au cours d’une entrevue accordée le 2 août dernier.

En fait, la majorité des guides sont de Mashteuiatsh. Selon Jonathan Launière : « Pas de guide, pas de Traversée! ». Aujourd’hui à la tête de la confrérie des guides, Jonathan nous raconte une journée de la Traversée internationale du lac Saint-Jean, comme celle qu’il vient de vivre.

Précisons d’abord qu’il y a deux compétitions; le 10 et le 32 km. Celui de 10 km est le marathon de la relève qui permet aux jeunes de montrer leur savoir-faire et celui de 32 km pour les nageurs de l’international où plusieurs pays sont représentés.

« Après le marathon de la relève où les mêmes guides participent, les chaloupes, moteurs et accessoires sont embarqués dans une remorque pour être déposés à Péribonka pour le départ du lendemain (32 km). Nous les guides, nous partons à 4 h du matin le jour-même de la compétition pour rejoindre notre équipement et nos nageurs. Le départ est donné à 8 h. Les 25 nageurs se jettent à l’eau loin des embarcations et ce n’est qu’un peu plus loin que les chaloupes les rejoignent sur l’eau. »

« Il est important de savoir que c’est le nageur qui suit le guide et non le guide qui suit le nageur. Le rôle du guide est de donner la meilleure ligne de course au nageur, mais il est aussi arbitre de la compétition. Ainsi, si le nageur touche volontairement à la chaloupe, c’est le rôle du guide de le signaler, ce qui entraîne automatiquement une disqualification. Notre rôle est donc fondamental. »

« Au sortir de la rivière Péribonka pour entrer dans le Pekuakami, Il y a trois montagnes que nous voyons par temps clair. Celle du milieu nous dirige tout droit vers Roberval. Mais il faut évidemment tenir compte des vents et des courants. Nous avons des GPS pour notre position, mais c’est le guide qui trace la ligne. Durant tout le trajet, nous veillons au bon déroulement. Nous devons bien nous entendre avec le nageur et l’entraîneur. Le nageur doit se nourrir dans l’eau et continuer sa compétition jusqu’à la fin de l’épreuve. »

« Il faut connaître le lac pour être guide. Comme on vit au bord de l’eau à Mashteuiatsh, on a une connaissance de base de ses humeurs, de ses changements imprévisibles. C’est un avantage! »

Mentionnons que parmi les guides de Mashteuiatsh, Jean-René Blacksmith est celui qui a le plus d’ancienneté en termes de présences consécutives à l’événement. Alain Raphaël est également là depuis fort longtemps et bien d’autres qui n’y sont plus et qui ont apporté leur contribution à cette épreuve internationale.

Les guides de cette 70e édition étaient Jacky Launière pour Aquiles Balaudo de l’Argentine, Gabriel Guay pour Matias Diaz Hermandez de l’Argentine, Antoine Tremblay pour Erika Yenssen de l’Argentine, Jean-René Blacksmith pour Madisyn Armstrong de l’Australie, Simon Launière pour Julien Pichot de la France, Stéphane Guay pour Clémence François de la France, Olivier Launière pour Axel Raymond de la France et gagnant de la 70e Traversée internationale du lac Saint-Jean, Alain Raphaël pour Matteo Furlan de l’Italie, Matthew Siméon pour Elena Lionello de l’Italie, Jonathan Launière pour Evgenij Pop Acev de la Macédoine, Steeve Dominique pour Pénélope Harvey du Canada, Roger Siméon pour Marie-Laurence Lortie du Canada et Luc Gill pour William Racine du Canada.

« La Traversée internationale du lac Saint-Jean est l’une des organisations les plus sécuritaires au monde. C’est sûr qu’on pourrait considérer davantage le rôle de guide, bien se rappeler que nous sommes bénévoles, qu’on nous verse des montants uniquement pour couvrir nos dépenses. Par exemple, on nomme le nageur, mais rarement le guide. Ça fait partie de nos demandes et on y viendra sûrement », de conclure Jonathan Launière.