Gilbert Dominique était-il confiant dans le résultat de cette élection? Il assure que oui même s’il y a toujours un niveau d’incertitude en politique. Il se dit très reconnaissant envers la population pour le vote de confiance qu’il a reçu et il entend bien livrer la marchandise sur ses engagements dont celui d’offrir à la population l’opportunité de donner son avis sur les principaux enjeux qui nous concernent. Il s’agit d’un exercice de consultation qui devrait se faire dans les premiers mois avec les différents intervenants dans les différents domaines qui nous touchent, que ce soit l’économie, le social, la culture, l’éducation et le reste.
Il est temps, selon lui, de faire le point sur nos orientations, savoir entre autres ce que nous attendons de la négociation de traité qui traine en longueur.
Par rapport à l’économie qui a été un sujet important de sa campagne électorale, il dit avoir eu des discussions avec des acteurs importants de la communauté. « On doit soutenir nos entreprises, donner des appuis pour leur permettre de s’établir et de se développer. On doit se servir de nos ressources naturelles, dont la forêt. Il y a déjà une entente avec Résolu mais c’est seulement basé sur les mètres cubes qu’on possède déjà par la négociation. On doit aller plus loin avec eux puisqu’ils sont un acteur très important dans ce domaine. Nous devons protéger nos activités traditionnelles dans l’utilisation de la forêt mais c’est aussi une ressource importante pour le développement de notre économie. Il y a aussi Rio Tinto avec qui on doit accélérer les discussions. »
En lien avec le faible taux de participation aux élections, il considère que le nombre de membres de notre Première Nation a fait un bond fulgurant au niveau des non-résidents qui n’ont malheureusement pu développer la fibre identitaire au même niveau que ceux qui vivent sur Ilnussi. Ils ont recouvré leur droit mais ils ont un manque de connaissance sur le plan culturel et autre. Pour lui, le taux de participation dans la communauté doit être sensiblement le même mais la grande différence se situe dans les non-résidents. Il entend demander l’appui financier des gouvernements, plus particulièrement le fédéral, qui a une grande responsabilité par rapport à cette situation du nombre considérable de non-résidents de notre Première Nation.
Cette élection a permis l’entrée au Conseil de trois nouvelles conseillères, soit mesdames Sylvie Langevin, Guylaine Simard et Carina Dominique. Il se souvient d’avoir vécu la même situation à son premier mandat comme chef avec la parité hommes-femmes. Il en est très heureux puisque cela correspond bien à notre gouvernance traditionnelle où l’homme et la femme se partageaient équitablement les tâches et les décisions domestiques en lien avec la famille.
Cette élection marque un changement important dans la représentativité de Katakuhimetsheta puisque le chef sortant, M. Clifford Moar, a choisi de se retirer et seulement deux des six conseillers sont revenus et ont réussi à conserver leur poste.
En ce qui a trait à la sortie tardive des résultats, nous avons contacté la présidente d’élection, madame Josée Buckell, qui a expliqué ce délai en ces termes : « Il faut d’abord préciser qu’on ne donne pas d’heure précise pour l’annonce des résultats car la durée du comptage des votes dépend de diverses variables et doit être fait avec soin. Le délai pour débuter le comptage des votes a été retardé afin de faire voter les personnes présentes dans la file d’attente à l’heure de fermeture des bureaux de scrutin, conformément au Règlement sur les élections de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh et la durée du dépouillement a pris plus de temps, considérant que certains ballots ont dû faire l’objet de recomptages, notamment en raison des écarts serrés entre certains candidats. »